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Risques psychosociaux et management toxique


Le silence est une arme redoutable dans le cadre d’une relation toxique, quelle qu’en soit sa nature.

Mais dans une société où la parole se libère, il est aujourd’hui plus qu’urgent de mettre en lumière un phénomène dont l’ampleur ne cesse de croître : le management toxique.

Les risques psychosociaux sont nombreux et il est urgent de sensibiliser le plus grand nombre à ces agressions bien souvent déguisées.


1. Qu’est-ce que le management toxique ?

Le management toxique ne cesse de faire la une de l’actualité. Les contentieux sont de plus en plus nombreux et les voix se libèrent.


Le management toxique se caractérise par une forme de management, qui affecte la dignité, la confiance en soi, la stabilité émotionnelle ou encore la performance d’un individu.

Les dérives sont fréquentes et bien souvent masquées.

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On compte par exemple le harcèlement, bien souvent mis en œuvre par de nombreux managers toxiques. Les raisons de ces actes peuvent être nombreux : narcissisme défaillant, manipulation ou encore pression économique.


Mais le management toxique peut également se traduire par de multiples dérives : manque d’écoute, manque de reconnaissance, humiliations, critiques, objectifs impossibles à atteindre, dénigrement.


Ces comportements sont toxiques et source de stress pour tout individu qui y serait confronté.


2. Quels sont les risques psychosociaux d’un management “toxique” ?

La place qu’occupe le travail dans la vie d’un individu est importante.


Au-delà de l’aspect économique, on relève également l’importance du vecteur de sociabilité ou encore de réalisation de soi qu’il apporte.


Il n’est donc pas étonnant de dénoter un corollaire entre la santé mentale d’un individu et son cadre professionnel.


Les risques psychosociaux d’un management toxique sont donc nombreux et les répercussions sur l’ensemble de la vie d’un individu sont dévastatrices.


Les premiers signes psychologiques peuvent alors être considérables : sentiment de dévalorisation, sensation de malaise, méfiance, sensation d’être piégé, sensation continue d’un stress prolongé et constant.


Mais on note parallèlement de nombreuses manifestations physiques, tels que les troubles du sommeil, de l’appétit, maux de dos ou encore diminution du système immunitaire.


La personne qui subit un management toxique perd alors peu à peu son énergie, ses repères et toute stabilité émotionnelle. Le stress devient permanent et la situation devient vite incontrôlable.


Apparaissent alors avec le temps certains syndromes, en réponse à cette situation intenable. Nous en définirons ici cinq, de manière non exhaustive.


a. Le burn-out et le bore-out

Le burn-out, de l’anglais “se consumer”, est un “syndrome d’épuisement professionnel caractérisé par une fatigue physique et psychique intense, générée par des sentiments d’impuissance et de désespoir.” selon le Larousse.


Ce phénomène qualifie donc un état global. Le burn-out est le témoin d’un épuisement professionnel grandissant, d’un bouleversement des codes du travail ou encore d’un management toxique croissant.


Le bore-out de l’anglais “s’ennuyer”, est un “Syndrome d’épuisement professionnel dû à l’ennui provoqué par le manque de travail ou l’absence de tâches intéressantes à effectuer, engendrant une démotivation, une dévalorisation de soi, ainsi qu’une intense fatigue physique et psychique.” selon le Larousse.


Ce syndrome survient bien souvent à la suite d’un manque d’intérêt, d’une impression d’inutilité ou encore d’une mise au placard volontaire de la part d’un management toxique, dans l’optique de nuire à un individu.


b. Dépression et risque suicidaire

La dépression est une véritable maladie psychique, qui se caractérise par des troubles de l’humeur qui perturbent de façon croissante la vie d’un individu.


On note alors une modification des habitudes de vie de la personne, avec une perte du plaisir, une perte du goût de vivre, une tendance à la vision pessimiste ; mais également une modification physique structurelle, telle qu’une difficulté à se lever, à combler ses besoins primaires ou encore une perte des capacités intellectuelles.


Il arrive également que l’on voit apparaître chez les victimes de management toxique, un grand nombre de tendances ou pensées suicidaires.


Ces pensées, et parfois ces passages à l’actes, sont le résultat d’un trop plein devenu insoutenable.


c. Syndrome de Stockholm

Si le syndrome de Stockholm est un terme bien souvent utilisé dans le cadre des relations toxiques, il s’applique également au cadre professionnel.


Ce terme, décrit dans les années 70, se définit par une recherche de protection et de surviede la part de la victime (ex : ne pouvant pas quitter son poste pour des raisons économiques, la victime de management toxique s’adapte).


Ce phénomène se manifeste chez la victime de toxicité, par le développement d'une certaine empathie envers l’agresseur, pouvant même aller jusqu’à l’adoption du mode de pensée, afin de se protéger.


Il arrive alors parfois que l’employé victime d’un management toxique, puisse développer une forme de Syndrome de Stockholm envers sa hiérarchie dans un but de survie psychique, la rendant ainsi incapable de quitter un environnement professionnel nocif.


3. Comment faire face à un management toxique ?

Le cadre et les codes du travail se sont profondément modifiés ces dernières années. La société toute entière voit elle aussi ses structures et ses codes se transformer, des relations familiales aux normes sociétales.


La médiatisation de certaines affaires et du personnel de santé mentale, permet tout de même l’émergence d’une prise de conscience générale autour du management toxique et de manière générale du bien-être au travail.


Si des initiatives parlementaires et législatives sont régulièrement lancées, les réponses des gouvernements semblent limitées en raison du manque de “preuves concrètes” lors de certaines affaires, mais aussi d’études et d’outils statistiques.


Aussi la première étape afin de faire face à un management toxique est d’en prendre conscience. Il n’est pas toujours évident de se rendre compte du système toxique dans lequel on peut s’être trouvé pieds et mains liés.


Il est ensuite plus que nécessaire de faire constater son épuisement par un médecin généraliste ou spécialisé, et se faire accompagner par un thérapeute expert dans ce domaine.


Par ailleurs, se rapprocher d’un avocat ou association spécialiste en droit du travail, permet d’obtenir un avis et une analyse légale de la situation.


Enfin, il est essentiel de s’adresser aux entreprises, afin de promouvoir la mise en place d’outils de prévention et de gestion de telles situations.


Prendre en considération la santé mentale de tout individu, ou encore instaurer des leviers dans le cas de management toxique déclaré, est aujourd’hui une priorité.


Pour aller plus loin :

Nathalie Riesen , experte en relation d’aide aux victimes de relations toxiques et également créatrice et éditrice de projets destinés à dénoncer les cas de violences, de manipulation et de harcèlement (couple famille travail éducation)

Ressources pilotées par Nathalie :

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