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Le cycle de l'emprise


Le cycle de l’emprise est un cycle de violence sans précédent. Phase après phase, étape après étape, l’étau de la manipulation toxique et perverse se referme peu à peu autour de la victime. Quelles sont ces étapes de ce cycle, quelles en sont les conséquences et comment en sortir ?


Le cycle de la violence

La violence au sein d’une relation toxique est plurielle. Les visages qu’elle prend sont nombreux : manipulation, violence verbale, chantage, instrumentalisation, mensonges ou encore violences physiques.


Les manipulateurs toxiques n’ont aucune limite et l’instabilité règne en maître. La violence est telle, que l’on peut aujourd’hui décrire sa récurrence un cycle comprenant 5 phases distinctes, afin d’en faciliter la compréhension.


Le modèle que constitue le cycle de la violence dégage en réalité les processus répétitifs mis en évidence au sein d’une relation toxique : le repérage, la séduction (la lune de miel, l’étau (le ferrage), la destruction et enfin le basculement.


Ce modèle est un outil de lecture, permettant de mettre en lumière les raisons multiples d’une telle emprise et la grande difficulté à en sortir.


En effet, si le contrôle, la manipulation et la violence sont omniprésents tout au long de la relation et des phases du cycle : leurs visages prennent des aspects différents.


A l’image d’un cycle, les 5 phases se succèdent et s’enchaînent de manière régulière, avec une intensité toujours plus lourde à vivre pour la victime.


Le but du manipulateur est simple : maintenir sa victime sous son contrôle.


Les phases du cycle de la violence

Les phases du cycle de la violence au sein d’une relation toxique sont donc définies de manière générale - leur durée et leur intensité peuvent varier en fonction de la relation ou encore de sa progression.


Phase numéro 1 : Le repérage, choix de la victime

Lors de cette première phase du cycle de la violence, le manipulateur choisit ses victimes avec soin. Il se dirige vers des individus aux caractéristiques bien précises.


En effet, ses victimes sont presque toutes des personnes bienveillantes et empathiques, lumineuses et pleines de vie. Des nombreuses qualités qui manquent au manipulateur y voyant ainsi une immense opportunité d’appropriation.


Phase numéro 2 : La séduction, ou Lune de miel

Cette seconde phase du cycle de l'emprise est marquée par une la séduction, aussi appelée phase de “lune de miel”.


Une fois la victime repérée, le manipulateur toxique va tenter de l’approcher par une séduction très marquée. Il incarne alors la personne parfaite, idéale, de confiance. Une personne attentionnée, entreprenante et insistante, qui ne s'arrête devant aucun obstacle.


Le bourreau se montre ainsi sous son meilleur jour à chaque instant et à chaque interaction afin de faire plier sa victime.


Parallèlement, cette période de séduction est une période où le manipulateur analyse sa victime sous toutes ses coutures. Ses points forts étant établis, il relève alors minutieusement ses failles, ses peurs, ses doutes ou encore ses manques.


En réalité, cette phase de séduction est une phase majeure, une planification précoce de l’anéantissement de l’autre. Le bourreau repère les failles dans lesquelles il pourra s’introduire afin de placer sa victime sous sa coupe.


La stratégie est masquée, et les victimes ne se rendent compte de rien.. bien au contraire. Elles vivent un début de relation idyllique, un véritable conte de fée moderne.


Phase numéro 3 : L’étau, le ferrage

Cette troisième phase du cycle de l’emprise est une phase marquée par la dépendance et le chantage.


Insidieusement et sans que la victime ne puisse s’en apercevoir, elle devient peu à peu dépendante de son bourreau.


En effet, le manipulateur pervers sait y faire. Il isole sa victime, et la prive progressivement de tout avis extérieur. La victime est également privée de tout moyen d’action, de toute pensée et de tout libre arbitre.


L’emprise s’installe de manière exponentielle. Une période délicate et dévastatrice marquée par un ascenseur émotionnel sans précédent.


En réalité, l’emprise se scelle bien souvent par des périodes d’alternance. Entre phase de séduction et phase de violence, entre compliments et dévalorisation ou encore entre attentions et agressions : la victime est désorientée.


Cette totale perte de repère caractéristique de l’emprise, plonge la victime dans une confusion totale. Elle perd peu à peu confiance, et tout sentiment d’identité. Elle est alors à la merci de son bourreau.


Le manipulateur pervers laisse ainsi transparaître dans l’intimité de la relation, son vrai visage : un agresseur violent, et destructeur.


Phase numéro 4 : La destruction, l’abandon

Le pervers manipulateur passe ensuite à la phase de destruction.

La victime isolée est au plus bas. Elle doute d'elle-même, de ses valeurs et a perdu toute confiance. Le manipulateur redouble alors de violences verbales et psychologiques, parfois même physiques.


Son objectif d’anéantissement touche pratiquement au but : il détruira sa victime coûte que coûte.


Cette descente aux enfers est insupportable pour les victimes, et les pensées noires sont nombreuses. Une violence innomable détructrice, conduisant les proies de ces manipulateurs sans limite, à l’hospitalisation ou encore parfois au suicide.


Épuisée, isolée et détruite, la victime ne parvient pas à enrayer le processus destructeur du manipulateur pervers : elle est prise au piège, au bord du gouffre.


Phase numéro 5 : Le basculement

Cette cinquième et dernière phase du cycle de la violence est une phase caractérisée par le basculement.


La victime est déshumanisée et privée de tout libre arbitre. La culpabilisation redouble et les agressions se multiplient.


La victime fait alors face à un dilemme : retourner vers son bourreau, ou stopper le cycle de la violence. Ce sont parfois des prises de conscience, parfois encore des cycles répétitifs ou une aide extérieure, qui conduiront la victime à prendre une décision vitale.

Les conséquences du cycle de l’emprise

Les diverses phases du cycle de violence au sein d’une relation toxique permettent ainsi au manipulateur de prendre le contrôle de la victime dans un premier temps, puis de la récupérer dans un second temps dans un but d’anéantissement toujours plus pervers.


La récurrence et l’accélération de ces violences emprisonnent la victime, épuisée, seule et désorientée. Elle perd alors toute confiance en elle, marquée par le doute et la culpabilité, prise d’une peur constante, rythmée par les cycles de violence de plus en plus marqués.


La victime est perdue, animée par de nombreux sentiments contradictoires. Prise au piège, elle peine à agir et est prisonnière du cycle de la violence et de l’emprise.


Les conséquences sont ainsi nombreuses et destructrices pour la victime qui ne sait plus comment envisager l’avenir. Sortir du cycle de l’emprise est pourtant vital.


Une des premières étapes afin de parvenir à briser ce cycle destructeur est alors d’en prendre conscience. C’est une première étape courageuse et complexe, qui survient tantôt à la suite d’un énième excès de violence, tantôt en conséquence d’une prise de conscience soudaine.


Parvenir à en parler, à briser le silence et l’isolement est une seconde étape vitale et primordiale. L’écoute neutre et bienveillante d’un professionnel des relations toxiques est un levier nécessaire et inestimable.


Pour aller plus loin :

Nathalie Riesen , experte en relation d’aide aux victimes de relations toxiques et également créatrice et éditrice de projets destinés à dénoncer les cas de violences, de manipulation et de harcèlement (couple famille travail éducation)

Ressources pilotées par Nathalie :

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